Alors alors?

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Chers lecteurs,

Vous avez été nombreux à me questionner, avec plus ou moins de charme et de discrétion (!), sur la réalité de la relation entretenue avec la jeune Millie (cf. la danoise « charmante », ou « mignone » ou « trop bonne » c’est selon, citée avec respect dans l’article précédent.)

Je ne voulais pas tomber dans le gras, le béliqueux, le sordide, le primitif, bref le masculin, mais la moitié de mes fans (oui, j’ai des fans Facebook ma jolie, ça te tente?) ont menacé de me « Disliker » (Note 1) si je ne dévoilais pas le fin mot de l’histoire… Alors j’ai pris le temps de la réflexion et mon « moi inavoué » – oui, on est 4 ou 5 à l’intérieur – m’a soumis l’idée suivante:

– « Comme dans tout bon film mec, il te faut du sexe, de la drogue et des larmes, c’est comme ça que ça marche! Les gens en ont rien à carrer de voir des oiseaux et des cocotiers; ça va les faire sourire une fois, deux fois, et après? Offres leurs du sensationnel mec, du croustillant, du tragique, de l’ex-ci-tant! »

Bon ok, je me lance: Millie et moi, on l’a fait! C’était pas gagné au début parce qu’elle avait mal à la tête depuis quelques jours et que moi, j’avais encore des histoires d’ex-copine qui me hantaient. Mais bon, c’était notre dernière nuit ensemble, et j’étais justement passé à la pharmacie, chercher des … Dolipranes, au cas où ça tourne mal; alors ça aurait été bête de se quitter comme ça! Ce soir là, nous étions tous les deux mi-allongés, là, sur ce lit immense, dans le luxueux Rancho Olivier de Jarabacoa, perdus au fin fond de la République Dominicaine. La lumière de la chambre était tamisée, juste ce qu’il faut, et l’hotel était désert. Il était tout juste 22 heures et on avait déjà descendu une merveilleuse bouteille de vin rouge chilien, le pied intégral! Après quelques rires échangés est venu ce silence, si caractéristique de ce genre de situation; puis nos regards se sont accrochés, comme si la même idée nous traversait l’esprit au même instant: je crois qu’on en avait tout simplement envie depuis longtemps. Après tout, il n’y a rien de plus naturel! Alors, sans tergiverser, j’ai saisi l’objet du délit dans mon sac, tout en ne quittant pas du regard cette flamme brûlante qui animait le sien. A ma grande surprise, à peine avais-je déballé le paquet qu’elle l’avait déjà sensuellement porté à ces lèvres; j’ai donc commencer à l’allumer, tout doucement, et on l’a fumer pendant plus de 2 heures. C’était un cigare Cohiba Siglo V, le même que celui du Ché, roulé à la main à Cuba; et Millie et moi on a pris notre pieds ce soir là!

Après m’être bien marré à imaginer la tête de certains – pervers certes, mais fidèles lecteurs tous de même! – à la lecture de la première partie de cet article, je me suis dit que je pouvais maintenant aborder un sujet un peu plus sérieux: la maltraitance des animaux en République Dominicaine. Non, je déconne, restez!

Après plus de deux semaines passées ici, je voulais terminer ce billet en vous faisant part de deux choses qui m’ont interpellés.

On connait tous en France cette catégorie de personne, descendant de Romanichels ou de voleurs de poules selon TF1, dont le principal Trouble Obscessionnel Compulsif (TOC) réside dans le fait de faire mousser tout ce qui ressemble de près ou de loin à un parebrise de voiture, le plus souvent au pied d’un feu tricolore. Et bien en République Dominicaine, Monsieur Jackie (Note 2) serait étonné de voir que ce TOC s’étend à la vente de journaux, de boissons, de nourriture, et même à la pose d’essuie-glaces neufs. Un mélange entre une supérette et un Midas, tout ça à porté de feu rouge: le Rom en a révé, le Dominicain l’a fait! Plaisanterie mis à part, je crois que ça s’apelle la misère et que, comme à Cuba, elle génère son lot de débrouille et de créativité, l’autorisation d’entreprendre de façon individuelle en plus.

La deuxième chose qui m’a choqué ici, c’est justement les Jackies (2). A partir de quand les étrangers feront-ils preuve d’un quelconque respect envers leurs congénères et arrèteront de se regarder le nombril hors de leurs frontières? Pas plus tard qu’hier, j’étais tranquillement installé dans une gwagwa (ou guagua, on ne connaitra malheureusement jamais l’ortographe exacte), revenant de la visite de la cascade du village de Limon – visite merdique soit dit en passant: j’ai loué un cheval et on m’a refilé un enfant-guide avec pour faire 10 bornes dans la montagne sous une pluie torrentielle; sauf que les deux me faisaient tellement de peine que j’ai mis le gamin sur le cheval et marché à coté tout du long, les pieds dans la merde, et en tongs s’il vous plait, sinon c’est pas drole. Si je n’écris plus d’ici une semaine, c’est que j’ai choppé une saloperie de parasite tropical! -; bref, une française, la cinquantaine, visiblement habitué du coin monte, pestant déjà contre le « portier » (oui, il y a un chauffeur et un portier-placeur qui joue à Tétris toute la journée dans ces engins là!) parce qu’elle ne voulait pas lâcher sa valise d’une semelle, arguant qu’une fois on la lui avait volé. Toute l’assemblée s’accorde à dire que c’est un bien triste sort pour une valise que d’être dérobée, cependant, tu fais fort ma grande: tu débarques et tu expliques à un van bondé de Dominicains que tu considères au moins la moitié d’entre eux comme des voleurs: continues, tu tiens le bon bout! Et vas y que je souffle pendant le voyage, que je change de place toutes les 5 minutes, que je mets mes pieds sur les gens sans m’escuser, tout ça en me montrant anxieuse et hautaine au point d’en faire sourire les locaux. Bref, un peu de discrétion bon sang! Bien entendu, de mon coté, j’ai pris mes précautions: je n’ai pas dévoilé pas ma véritable nationalité …

Cependant, mes chers compatriotes, soyez rassuré, je crois que j’ai trouvé plus Jackie que les Français, j’ai nommé les Polonais. J’attends de voir si la tendance se confirme, mais ça fait plusieurs fois que j’en remarque, et eux semblent au top de la Jackie-attitude. Bref, je me note dans un coin de tenir le classement à jour et de m’inclure dedans, mais là je vous laisse, je dois filer à Punta Cana, alors Joyeux Noël!

Vue de Samana

Vue de la baie de Samana

Note 1: Disliker: contraire de « liker », « aimer » en français. Mot employé par les jeunes pour non pas exprimer leur haine du moment présent, mais seulement le fait qu’ils n’en ont plus rien à carrer de ce qu’ils aimaient; avant, ils se pissaient dessus en vous lisant et vous partagaient avec tous leurs « potos » sur les réseaux sociaux, c’était trop cool; maintenant ils préfèrent liker la nouvelle video d’un chat qui se prend une pelle sur un balcon du 6 ème étage, vous faisant part de leur indifférence totale: vous faites maintenant partie du passé, et c’est Facebook qui vous l’apprend!

Note 2: Monsieur Jackie est le nom qui sera désormais utilisé sur ce blog pour dénommer le gros touriste de base, tantot tenté par le tourisme sexuel, tantôt par le rascisme simple et facile, tantôt par l’amalgame et l’irrespect des habitants du pays visité. Je vous entends déjà me dire: « Mais pourquoi ne pas l’avoir tout simplement appelé « Le Français »? » J’avoue, j’aurais pu, mais on ne va pas se lancer nous même dans la stigmatisation de masse! Retenons cependant que dans chacun d’entre nous someille un Jackie, alors méfions-nous en! 😉

3 réflexions sur “Alors alors?

  1. Salut Flo, je viens de lire ce récit et je dirai qu’il est pas mal….la chute était « presque » imprévisible :-).
    L’état de tes pieds indique que tu t’es bien intégré dans le nouveau « chez toi ». Profite bien!!!
    A+

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